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I'm a Barbie Girl
27 avril 2004

Week-end Quel beau week-end, quel temps

Week-end

 

Quel beau week-end, quel temps magnifique !

Samedi j'étais invitée chez les parents de Ken pour le premier barbecue de l'année, avec ses parents et sa famille. Je tiens à noter cette invitation, car c'est excessivement rare, surtout avec ses parents.

Alors voilà, je me suis levée aux aurores pour me préparer, laver mes cheveux et les sécher, me maquiller, un peu, rien d'outrageux, et choisir une tenue appropriée. Quelque chose qui fasse Saint Germain, mais qui me ressemble un peu quand même. Quelque chose de sexy, mais pas trop, qui fasse campagne et chic… Bref, quelque chose qui plaise à ses parents.

A dix heures j'étais prête, un peu en avance, mais qu'importe. Avec eux il vaut mieux ne pas être en retard. J'ai pris le RER jusqu'à Saint Germain, et comme j'étais très en avance, j'ai décidé d'aller prendre un café au bistrot en attendant que Ken vienne me chercher en voiture.

Je me suis donc installée en terrasse, j'ai vérifié que j'avais bien ma brosse à dents dans mon sac, et j'ai commandé un café tout en allumant une cigarette.

Tout à l'extase de ce moment de détente au soleil, je fermais les yeux, quand une voix suave me fit sortir de ma torpeur. « Puis-je m'asseoir avec vous mademoiselle ? ». J'ouvris les yeux, pour discerner face à moi un type de haute stature en plein contre jour. Etant face au soleil, je ne pouvais distinguer ses traits, mais sa carrure me sembla avantageuse. Par réflexe, je lui souris, une invitation.

Assis face à moi, il est resté silencieux quelques instants, comme s'il n'en revenait pas de son hardiesse à m'aborder. Un peu nerveusement, je sortais une cigarette de mon paquet et la portait un peu fébrilement à mes lèvres. Très calmement, il sortit un briquet de sa poche, un beau briquet, carré, brillant, un Dupont peut être, alluma ma cigarette. Puis sortit son paquet de cigarettes (des Pall Mall sans filtre) et s'en alluma une.

« Je ne suis pas là pour vous draguer, je suis photographe, je cherche des modèles

- Le mannequina ne m'intéresse pas lui souris-je.

- Ca tombe bien, parce que ce n'est pas ce que j'ai à vous proposer.

- …

- Je vous observe depuis que je vous ai vue sortir du RER, et j'ai envie de faire des photos de vous, pour une expo que je prépare. Je ne pourrais pas vous payer, mais si mes photos vous plaisent, je vous en offrirai une… Et puis qui sait, vous ne voulez pas être mannequin, mais une jolie fille comme vous peut toujours avoir besoin d'un book…

Je lui souris, il est drôle. Je ne sais pas si c'est une technique d'approche, ou s'il est vraiment photographe, mais il me plait, ça change des approches lourdaudes des petits banlieusards… Quand le serveur s'approche pour lui demander ce qu'il prend, je le regarde en souriant, soulevant un sourcil interrogateur.

« Un demi pression, s'il vous plait, et vous ?

- un café.

Deuxième café, nouvelle cigarette. « Et c'est souvent que vous abordez les jeunes filles aux terrasses des cafés ?

Nous engageons la conversation. Il s'appelle Sven, a un sourire ravageur, des yeux sombres, une mèche rebelle qui lui taquine le front. Il vit à Paris depuis peu. Notre conversation est légère. Les passants pourraient penser que nous sommes de vieux amis.

Le temps passe vite, et soudain l'église sonne midi.

« Il faut que j'y aille… Je vous laisse ma carte, s'il vous plait, appelez moi… »

Je prends la carte et lui souris. Déjà il est debout, sa haute stature me cache le reste de la rue.

« Appelez moi ! » et déjà il file à grandes enjambées. Je le suis des yeux, puis le perds dans la foule.

Midi. Ken, ne devrait plus tarder. Je me lève à mon tour et fait quelques pas. « Barbie ! », c'est Ken, il est arrêté au feu, il a décapoté sa voiture et me fait signe, je me hâte de le rejoindre. Je n'ai pas eu le temps de me laver les dents, tant pis. Je monte dans la voiture, il se penche pour m'embrasser.

- Pouah, tu as fumé ! Je t'avais pourtant bien dit !

- …juste une en t'attendant…

- Prends un chewing-gum dans la boite à gants.

On arrive chez ses parents. Tout est prêt et installé dans le jardin. Tout est toujours parfait chez Ken quand sa mère s'en occupe. Elle n'a pas l'air ravie de me voir, mais me salue poliment. Son père est plus avenant et me serre dans ses bras un tout petit peu trop longtemps… Sa belle sœur m'adresse un petit signe de la main, elle surveille les enfants qui courent autour de la piscine. Je ne pense pas qu'elle m'apprécie beaucoup. La journée s'annonce longue…

Nous nous asseyons tous à table, machinalement, je compte les assiettes. Une, deux, trois, quatre, cinq,… six ? Six, curieux ! Les enfants ne mangent pas avec nous normalement… Alors : Les parents de Ken, deux, sa belle sœur, trois (son frère est mort dans un accident d'avion il y a deux ans), nous deux, cinq ! Qui est le sixième ?

Nous commençons à boire l'apéro sans attendre le sixième convive. J'accepte un peu de vin doux, sous le regard réprobateur de Ken, mais il me faudra bien ça pour supporter la journée !

« Alors Barbie, vous travaillez toujours dans ce …magasin ? »

A l'entendre on croirait que je travaille dans un sex-shop ! Maman-Ken est très vieille France, et préfèrerait que la fiancée de son fils prenne des cours de broderie plus tôt que de vendre des bijoux dans un grand magasin !

Je n'ai pas le temps de répondre qu'au fond du jardin apparaît une silhouette à la haute stature… une silhouette familière…

« Sven !! s'écrie Papa-Ken, quel plaisir de vous voir ! J'espérais que vous vous libéreriez ! »

Présentation, je fais semblant de le découvrir, il joue le jeu…

Finalement, la journée n'a pas été aussi pourrie que ce qu'elle s'annonçait.

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